36                           Les Spectacles de la Foire.
méme contraire aux faits parce qu'alors Françoife Cailloux dite Cateau, vraie mtre de ces trois enfans en queftion, étoit dans les liens de fon mariage légitime avec le fleur Calame dit Laprairie, fon mari, architecte à Nanci, qui, vivoit alors et qui n'eft décédé que depuis la naiffance du dernier de ces trois enfans et qu'alors il y avoit trois enfans vivans dc ce légitime mariage qu'elle laiffa à fon mari en partant pour Paris. Et le mari de ladite Françoife Cailloux n'eft décédé qu'en l'année 1767 ou 1768.
• Dans les extraits de baptéme de ces trois enfans naturels nés en 1756,
1758 et 1759, il s'eft gliffé pluficurs fautes et erreurs : 1° La mère de ces
enfans y a été nommée Françoife Dubois au lieu dc Françoife Cailloux, fon
véritable nom de famille; 2° elle y a été dite l'époufe du fuppliant : le fait
eft qu'il n'y a pas eu de mariage entre eux et que cela étoit impoffible puifque
Françoife Cailloux, mal à propos nommée Dubois, étoit mariée avec le fleur
Laprairie au tems dc la naiffance de ces trois enfans. Le dernier eft né le
19 mars 1759 î c'e-- une ~--e vivante. Les deux autres enfans font décédés et
Ie fleur Calame, mari de ladite Françoife Cailloux, n'eft décédé que dix ans
après. La certitude de ces faits prouve que Françoife Cailloux, mère de ces
trois enfans, n'étoit pas libre ; qu'elle ne pouvoit pas fe marier avec le fuppliant
ct par conféquent ne pouvoit pas donner de légitimité à fés trois enfans. A
l'égard du nom de famille de Dubois donné à la mère dans les extraits de
baptême des trois enfans, ce n'eft qu'une erreur de fait qui doit être réformée.
La vérité eft que la Dubois ou la Cailloux eft la même perfonne et le même
individu. Françoife Cailloux, mal à propos nommée Dabois, eft vivante et
exifte à Paris, rue Villedo, quartier de la rue de Richelieu. Le fuppliant a
vécu et habité avec elle pendant 14 ans, c'eft-à-dire depuis 1755 jufques
et y compris 1769 qu'elle a quitté de fa maiibn, grande rue du faubourg
Saint-Denis, pour aller demeurer rue Villedo. C'eft pendant ces 14 ans que
font nés de leur cohabitation les trois enfans en queftion et pendant ce même
tems il a nourri, logé et entretenu dans fa maifon Françoife Cailloux,
mère naturelle des trois enfans. Elle n'avoit aucun bien alors, ct depuis
fon départ de Nanci elle n'y a pas retourné et n'a pas ceffé d'être à Paris.
C'est elle quia eu foin et qui a élevé Jofèphe-Eulalie, qui refte aujourd'hui
feule vivante de ces trois enfans naturels. L'éducation a été donnée dans la
maifon du fleur Audinot où demeuroit ladite Françoife Cailloux. Elle n'avoit
pas d'autre demeure ; ils vivoient enfemble comme mari et femme et cela
pendant 14 ans. Cela ne peut être dénié par Françoife Cailloux; cela a été
public. On l'appeloit madame Audinot, cependant ils n'étoient pas mariés ;
cela ne fe pouvoit pas puifque Françoife Cailloux avoit alors fon mari vivant.
Depuis qu'elle a quitté la maifon du fleur Audinot, en 1769, il n'a pas ceffé
de lui rendre des vifites honnêtement de fa part. Il n'a pas ceffé non plus de
voir fa fille et de veiller à fon éducation. La fille eft avec la mère, elles fe
voient tous les jours..
D'après tous ces faits, qui font de notoriété publique, qui feront atteftés et vérifiés fous l'autorité de la jufticc, et fous la foi du ferment par les